Rita Levi-Montalcini
1909 – 2012

Rita Levi-Montalcini (née le à Turin, et morte le à Rome), chevalier grand-croix de l’OMRI, est une neurologue italienne, lauréate avec Stanley Cohen du prix Nobel de physiologie ou médecine en 1986 pour sa découverte du facteur de croissance nerveuse.

Elle est, du jusqu’à sa mort, la lauréate vivante la plus âgée et reste la lauréate ayant vécu le plus longtemps de tous les lauréats du prix Nobel.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, elle réalise ses premières expériences sur la croissance des fibres nerveuses dans un laboratoire de fortune aménagé dans une chambre, à son domicile de Turin, et à Florence de 1943 à 1945.

En , Levi-Montalcini accepte une invitation de l’Université de Washington à Saint-Louis dans le Missouri, de venir travailler sous la supervision du professeur Viktor Hamburger. Alors que l’invitation initiale prévoyait un séjour d’un semestre, elle se fixe dans cette ville et y mène sa carrière durant trente ans. C’est là qu’elle réussit, en 1952, l’exploit d’isoler le facteur de croissance nerveuse, grâce à ses observations de certains tissus cancéreux qui provoquent une croissance rapide des cellules nerveuses. Elle acquiert le titre de Full Professor en 1958, et en 1962 elle établit une unité de recherche à Rome, partageant dorénavant son temps entre la capitale italienne et la ville américaine de Saint-Louis.

De 1961 à 1969, elle dirige le Centre de recherche en neurobiologie du Consiglio Nazionale delle Ricerche (Rome), et de 1969 à 1978 le Laboratoire de biologie cellulaire.

Elle est lauréate avec Stanley Cohen du Prix Nobel de physiologie ou médecine en 1986 pour la découverte révolutionnaire des « facteurs de croissance de cellules nerveuses » (nerve growth factor, NGF)1.

Le , Rita Levi Montalcini a été nommée Ambassadrice de bonne volonté2 de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).

Figure importante du féminisme, elle a créé plusieurs écoles dédiées aux femmes en Afrique.

Joséphine Baker
1906 – 1975

Freda Josephine McDonald, dite Joséphine Baker, est une chanteuse, danseuse, actrice, meneuse de revue et résistante française d’origine américaine, née le à Saint-Louis, dans le Missouri, et morte le dans le 13e arrondissement de Paris.

Dès le début de la Seconde Guerre mondiale, en , Joséphine Baker devient un agent du contre-espionnage, traité par Jacques Abtey (chef du contre-espionnage militaire à Paris). À cet effet, elle fréquente la haute société parisienne, puis se mobilise pour la Croix-Rouge. Après la bataille de France, elle s’engage le dans les services secrets de la France libre, toujours via le commandant Abtey, qui reste son officier traitant jusqu’à la Libération, en France puis en Afrique du Nord où elle est sous la protection de Si Ahmed Belbachir Haskouri, chef du cabinet khalifien du Maroc espagnol.

Installée au Maroc entre 1941 et 1944, elle soutient les troupes alliées et américaines et se lance dans une longue tournée en jeep, de Marrakech au Caire, puis au Moyen-Orient, de Beyrouth à Damas, y glanant toutes les informations qu’elle peut auprès des officiels qu’elle rencontre.

Elle s’acquitte durant la guerre de missions importantes, et reste connue pour avoir utilisé ses partitions musicales pour dissimuler des messages. Lors de sa première mission à destination de Lisbonne, elle cache dans son soutien-gorge un microfilm contenant une liste d’espions nazis, qu’elle remet à des agents britanniques. Engagée ensuite dans les forces féminines de l’armée de l’air, elle débarque à Marseille en .

À la Libération, elle poursuit ses activités pour la Croix-Rouge, et chante pour les soldats et résistants près du front, suivant avec ses musiciens la progression de la 1re armée française. Ses activités durant la guerre lui vaudront, après les hostilités, la médaille de la Résistance française avec rosette (par décret du 5 octobre 1946), et quelques années plus tard les insignes de chevalier de la Légion d’honneur et la Croix de guerre 1939-1945 avec palme qu’elle reçoit des mains du général Martial Valin. L’ensemble de son action en tant que résistante au service de la France libre est détaillé dans l’ouvrage de Charles Onana, Joséphine Baker contre Hitler.

L’escadron bleu
1945

L’Escadron bleu est le nom donné à l’unité mobile n° 1 de la Croix Rouge1, composée d’un groupe de femmes volontaires de la Croix-Rouge française chargées en 1945 d’organiser le retour en France des prisonniers de guerre et des rapatriés des camps de concentration. Le surnom « Escadron bleu » a été donné au groupe en raison de la couleur de ses uniformes offerts par l’armée américaine.

Ce groupe est composé de 11 femmes, infirmières, ambulancières, volontaires de la Croix-Rouge française, qui effectueront près de 200 missions au départ de Varsovie entre le 27 juillet et le 11 novembre 1945.

Originaires pour la plupart des départements de la Seine, Seine-et-Oise et Seine-et-Marne, les membres de l’Escadron sont très jeunes, entre 22 et 29 ans.

Les identités de ces membres sont les suivantes.

  • Violette Guillot, chef d’unité,
  • Micheline Reveron dite « Miche »,
  • Aline Tschupp,
  • Simone Saint-Olive dite « Sainto », infirmière,
  • Elisabeth Blaise,
  • Cécile Stiffler,
  • Jeannine Robert dite « Petit Bob »,
  • Charlotte Pagès dite « Pagès »,
  • Simone Braye,
  • Françoise Lagrange,
  • Jacqueline Heiniger.

L’histoire de l’Escadron bleu est étroitement rattachée à celle de Madeleine Pauliac qui, sans être officiellement membre du groupe, lui affectait ses missions.

L’unité mobile n° 1 de la Croix Rouge surnommée « L’Escadron bleu » a été créé le 13 avril 1945 par un arrêté du ministère des Prisonniers, Déportés et Réfugiés (PDR) pour participer au retour des Français libérés des camps de concentration et camps de prisonniers. Cependant, ce n’est qu’en juillet 1945 que le groupe se rendra en Pologne afin de commencer sa mission de rapatriement.

L’unité part le 23 juillet de Constance sur le Lac en Allemagne, à destination de Varsovie où l’attend Madeleine Pauliac, médecin-lieutenant, en charge de l’hôpital français de la ville. Les membres de l’Escadron conduisent cinq ambulances, des Austin, offertes à la Croix-Rouge française par le roi George VI.

Au cours des mois suivants, l’Escadron va réaliser plus de 200 missions et parcourir plus de 40 000km5.

Olympe de Gouges
1748-1793

Marie Gouze, veuve Aubry, dite Olympe de Gouges, née le à Montauban et morte guillotinée le à Paris, est une femme de lettres française, devenue femme politique. Elle est considérée comme une des pionnières du féminisme français.

Auteure de la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, elle a laissé de nombreux écrits en faveur des droits civils et politiques des femmes et de l’abolition de l’esclavage des Noirs.

Elle est souvent prise pour emblème par les mouvements pour la libération des femmes.

Elle considérait que les femmes étaient capables d’assumer des tâches traditionnellement confiées aux hommes et, dans pratiquement tous ses écrits, elle demandait qu’elles fussent associées aux débats politiques et aux débats de société. S’étant adressée à Marie-Antoinette pour protéger « son sexe » qu’elle dit malheureux, elle rédigea une Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, calquée sur la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789, dans laquelle elle affirmait l’égalité des droits civils et politiques des deux sexes, insistant pour qu’on rendît à la femme des droits naturels que la force du préjugé lui avait retirés. Ainsi, elle écrivait : « La femme a le droit de monter sur l’échafaud ; elle doit avoir également celui de monter à la Tribune. » La première, elle obtint que les femmes fussent admises dans une cérémonie à caractère national, « la fête de la loi » du , puis à la commémoration de la prise de la Bastille le .

Son combat pour les femmes se poursuivit dans ses productions théâtrales, notamment dans Le Couvent ou les vœux forcés (1790). Alors qu’à l’Assemblée constituante les députés débattent de l’utilité des couvents et de la liberté des femmes, elle les écoute attentivement, n’hésitant pas à prendre des notes afin d’emprunter leurs idées et de les transmettre à ses personnages. L’un d’entre eux, l’abbé Gouttes, deviendra d’ailleurs le héros de sa pièce à travers le personnage du curé.

Parmi les premiers, elle demanda l’instauration du divorce en , dans une pièce de théâtre, nécessité du divorce, puis en février 1792 dans un essai,le Bon sens du Français. Ce principe fut finalement adopté par l’assemblée législative le . Elle demanda également la suppression du mariage religieux, et son remplacement par une sorte de contrat civil signé entre concubins et qui prendrait en compte les enfants issus de liaisons nées d’une « inclination particulière ». En 1790 elle inséra dans une motion au duc d’Orléans un plaidoyer pour le droit au divorce et un statut équitable pour les enfants naturels en fait surtout consacré au second point. C’était, à l’époque, véritablement révolutionnaire, de même son engagement en faveur de la libre recherche de la paternité et la reconnaissance d’enfants nés hors mariage. Elle fut aussi une des premières à théoriser, dans ses grandes lignes, le système de protection maternelle et infantile que nous connaissons aujourd’hui et, s’indignant de voir les femmes accoucher dans des hôpitaux ordinaires, elle demandait la création de maternités. Sensible à la pauvreté endémique, elle recommandait enfin la création d’ateliers nationaux pour les chômeurs et de foyers pour mendiants.

Toutes ces mesures préconisées « à l’entrée du grand hiver » 1788-1789 étaient considérées par Olympe de Gouges comme essentielles, ainsi qu’elle le développe dans Une patriote persécutée, son dernier écrit avant sa mort.

Le visage de la statue de la liberté

Comment la veuve du créateur des machines à coudre Singer a donné son visage à la statue de la liberté ?

La vie d’Isabella Boyer est comme un roman passionnant. Elle est née à Paris, dans une famille d’un père pâtissier africain et d’une mère anglaise. Elle s’appelait Isabella, un beau prénom qui aurait dû être la base d’une belle destinée. Il est vite devenu clair que la nature a donné à Isabella une beauté spéciale.

À 20 ans, elle épouse le fabricant de machines à coudre Isaac Singer, âgé de 50 ans, et après sa mort devient la femme la plus riche du pays. Et pas étonnant qu’elle ait été choisie comme modèle de la statue de la Liberté, parce qu’elle incarne le rêve américain devenu réalité. Après être devenue veuve, Isabella a commencé à parcourir le monde, à la recherche de nouvelles connaissances et de nouveaux défis intéressants, beaucoup trop jeune pour être enterrée sous les vêtements de deuil.

Elle s’est remariée avec le violoniste néerlandais Victor Robstett, qui est une célébrité mondiale et un comte, donc Isabella devient aussi une comtesse. Bientôt Isabella devient la star des salons en Amérique et en Europe, et est invitée à tous les événements mondiaux. À l’un d’entre eux, elle a rencontré le célèbre sculpteur français Frederick Bartoldi.

À l’époque, Bartoldi était fortement impressionné par son voyage aux États-Unis, par la taille du pays, par ses ressources naturelles, par la population qui s’y trouvait, et avait déjà accepté la proposition de créer une statue symbolisant l’indépendance des États-Unis. La sculpture devait être un cadeau de la France en l’honneur du 100ème anniversaire de l’indépendance du pays. Ainsi est née l’idée d’une statue géante représentant une femme tenant une torche dans une main et des plaques dans l’autre, avec la date d’adoption de la Déclaration d’indépendance des États-Unis.

Bartoldi a été tellement impressionné par le visage d’Isabella qu’il a décidé de l’utiliser comme modèle pour sa sculpture. En conséquence, sur l’île Bedlow, dans le golfe de New York, la statue de la Liberté a été érigée avec la figure d’une ancienne déesse, mais avec le visage d’Isabella Boyer.

Isabella se marie pour la troisième fois, à l’âge de 50 ans, à Paul Sohege, célèbre collectionneur d’œuvres d’art.
Elle est morte à Paris en 1904 à l’âge de 62 ans. Elle est inhumée au cimetière de Passy.

Mais la statue avec son visage continue de s’élever au-dessus de l’île Bedlow, symbolisant la première fierté de l’Amérique, la liberté.